13/05/2025 05:23

Une agence de l'ONU juge la Russie responsable de la destruction du MH17, des pays demandent réparation

Photo prise le 26 juillet 2014 sur le site du crash du vol MH17 dans la région de Donetsk en Ukraine et montrant des fleurs déposées par la famille d'une victime australienne

L'agence de l'ONU pour l'aviation civile a estimé lundi que la Russie était responsable du crash du MH17 en 2014 au-dessus de l'Ukraine, suscitant aussitôt des appels à des "réparations" pour les familles des victimes.

Le 17 juillet 2014, le Boeing 777, qui reliait Amsterdam à Kuala Lumpur, a été abattu par un missile sol-air BUK de fabrication russe au-dessus du territoire aux mains des séparatistes prorusses, tuant 298 passagers et membres d'équipage.

Parmi eux, 196 Néerlandais, 43 Malaisiens et 38 Australiens. Un tribunal néerlandais a condamné, par contumace, en 2022, trois hommes à la perpétuité pour meurtre et pour avoir joué un rôle dans la destruction de l'avion.

Mais la Russie a toujours nié toute implication dans l'incident.

"La Fédération de Russie n'a pas respecté ses obligations en vertu du droit aérien international lors de la destruction du MH17 de la Malaysia Airlines en 2014", a estimé l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), dans un communiqué publié lundi.

Pour sa "première décision" concernant un différend entre Etats membres, le Conseil de cette organisation, basée à Montréal au Canada, a jugé que les plaintes déposées par l'Australie et les Pays-Bas étaient "fondées en fait et en droit".

"Cette décision indique clairement à la communauté internationale que les États ne peuvent pas violer le droit international sans conséquences", a estimé le gouvernement néerlandais. L'Australie parlant d'un "moment historique".

- "Négociations" -

Dans ces deux pays, les plus touchés par ce drame, les autorités se sont engagées à continuer de traquer envers et contre tout les responsables du crash du vol MH17. En 2023, les enquêteurs internationaux ont suspendu leurs investigations, estimant qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves pour poursuivre davantage de suspects.

"Il s'agit d'un moment historique dans la quête de vérité, de justice et de responsabilité pour les victimes de l'accident du vol MH17, leurs familles et leurs proches", a déclaré le gouvernement australien dans un communiqué après l'annonce de l'OACI.

Reconstitution de l'épave du MH17 de Malaysia Airlines, le 26 mai 2021 à Gilze-Rijen, aux Pays-Bas

Le gouvernement australien demande de prendre rapidement des mesures pour remédier à cette violation. "Nous demandons à la Russie d'assumer enfin sa responsabilité dans cet horrible acte de violence et de réparer sa conduite flagrante, comme l'exige le droit international", a-t-il ajouté.

De son côté, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, s'est félicité de cette décision, estimant que cela ne pourrait pas "effacer le chagrin et la souffrance" des proches des victimes mais qu'il s'agissait d'"un pas important vers la vérité et la justice".

Selon le gouvernement néerlandais, "dans les semaines à venir, le Conseil de l'OACI examinera la manière dont la réparation juridique devrait avoir lieu".

Canberra et Amsterdam demandent donc au Conseil de l'OACI d'imposer à la Russie "d'entamer des négociations avec les Pays-Bas et l'Australie sur cette question et de superviser ce processus", a ajouté la même source.

L'équipe d'enquêteurs internationaux des Pays-Bas, d'Australie, de Malaisie, de Belgique et d'Ukraine avait conclu en 2023 qu'il existait de "fortes indications" selon lesquelles le président russe Vladimir Poutine avait approuvé la fourniture du missile qui a abattu l'avion.

© 2025 AFP-Montréal (AFP)

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