16/07/2025 12:15

Le patron de Nvidia assure faire "de son mieux" pour fournir la Chine

Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, s'adresse aux journalistes à son arrivée à une conférence de presse dans un hôtel de Pékin, le 16 juillet 2025

Le PDG du groupe Nvidia, Jensen Huang, a assuré mercredi que son entreprise, un des leaders mondiaux des semi-conducteurs, faisait "de son mieux" pour répondre aux besoins du marché chinois, malgré les restrictions américaines.

Nvidia est devenue la semaine dernière la première entreprise à dépasser les 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, montrant à quel point les marchés misent sur l'intelligence artificielle (IA), en train de révolutionner l'économie mondiale.

La valeur boursière du groupe américain dépasse désormais le PIB de pays comme la France, le Royaume-Uni ou l'Inde — un signal fort de la confiance des investisseurs dans le potentiel de l'IA à inaugurer une nouvelle ère d'automatisation et de robotique.

Mais Nvidia est aussi au coeur de la lutte acharnée entre Washington et Pékin pour la suprématie dans le domaine des semi-conducteurs, essentiels à la fabrication de smartphones, d'éoliennes, d'équipements militaires et d'innombrables produits stratégiques.

Nvidia a annoncé mardi la reprise prochaine de la vente en Chine de ses puces d'intelligence artificielle H20, après que Washington s'est engagé à lever les restrictions de licences qui bloquaient leur exportation.

Jensen Huang est dans la capitale chinoise pour participer à l'Exposition internationale des chaînes d'approvisionnement de Chine. Un salon présenté par Pékin comme une vitrine de son engagement pour le libre-échange face à Donald Trump et à sa guerre commerciale.

- Puce spéciale -

Devant la presse, le charismatique patron de Nvidia, T-shirt noir sur le dos, a déclaré que de hauts responsables chinois, dont le vice-Premier ministre He Lifeng, lui avaient assuré que la Chine était "ouverte et stable".

"Nous avons évoqué (...) le fait que la Chine accueille favorablement les entreprises étrangères souhaitant y investir et s'y implanter", a-t-il souligné.

"Ils veulent savoir que Nvidia continue d'investir ici, que nous faisons toujours de notre mieux pour répondre aux besoins du marché ici", a indiqué M. Huang.

Des visiteurs assistent à une démonstration de robots sur le stand Nvidia lors de l'Exposition internationale des chaînes d'approvisionnement de Chine, à Pékin, le 16 juillet 2025

Mercredi matin à l'ouverture du salon, Jensen Huang avait salué le rôle pionnier de la Chine dans l'IA.

"L'IA open source chinoise est un catalyseur du progrès mondial, permettant à chaque pays et à chaque secteur de rejoindre la révolution apportée par l'IA", a-t-il déclaré.

Il a notamment fait référence au robot conversationnel DeepSeek, réputé pouvoir rivaliser avec ses équivalents américains.

Basée en Californie, Nvidia produit certains des semi-conducteurs les plus avancés au monde, mais ne peut exporter ses puces les plus sophistiquées en Chine. Washington le lui interdit, invoquant le risque que Pékin ne les utilise pour renforcer ses capacités militaires.

Nvidia a conçu la puce H20 — une version moins puissante de ses semi-conducteurs pour l'IA — spécifiquement pour l'exportation vers la Chine. Le projet avait toutefois été bloqué par l'administration Trump lorsqu'elle avait renforcé en avril ses exigences en matière de licences d'exportation.

- "Rien à voir" -

Mais après une nouvelle demande, "le gouvernement américain a assuré à Nvidia que les licences seraient accordées et Nvidia espère commencer les livraisons bientôt", a indiqué mardi l'entreprise dans un communiqué.

Cette annonce a dopé les valeurs technologiques, notamment au Nasdaq.

Interrogé mercredi sur ses éventuelles tentatives, avant son départ pour la Chine, de convaincre Donald Trump de lever ses restrictions sur les semi-conducteurs, Jensen Huang a répondu: "Je ne pense pas avoir changé son point de vue."

Une puce Nvidia est exposée sur le stand Nvidia lors l'Exposition internationale des chaînes d'approvisionnement de Chine, à Pékin, le 16 juillet 2025

"Mon rôle est d'informer le président sur ce que je connais bien, à savoir le secteur des technologies et l'intelligence artificielle", a-t-il déclaré aux journalistes.

"C'est une occasion unique pour les Etats-Unis de prendre le leadership dans le domaine de l'intelligence artificielle", a-t-il noté.

Il a souligné que les discussions actuelles entre les gouvernements chinois et américain n'avaient "rien à voir avec lui".

Les restrictions américaines interviennent dans un contexte économique difficile pour la Chine, confrontée à une faible consommation des ménages et à une crise prolongée du secteur immobilier.

Face aux incertitudes internationales croissantes, le président chinois Xi Jinping appelle régulièrement à renforcer l'autosuffisance technologique.

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© 2025 AFP-Pékin (AFP)

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